Démission de l’Éducation nationale
Sur l’année scolaire 2021-2022, 2836 enseignants ont démissionné de l’Éducation nationale. Qu’est-ce qui pousse chaque année les professeurs du premier et du second degré à prendre une décision aussi radicale ? Quelle procédure engager ? Quelles conséquences ? Que faire si ma démission est rejetée ? Démission Éducation nationale, faisons le tour de la question.
1 – Pourquoi démissionner de l’Éducation nationale ?
Les raisons ne manquent pas, en voici quelques-unes :
Au fil des années, tous ces obstacles usent et découragent les enseignants. La démission apparait parfois comme la seule porte de sortie. En effet, les demande de détachement, de disponibilités, de rupture conventionnelle sont de plus en plus difficiles à obtenir.
2 – Comment démissionner de l’Éducation nationale ?
L’initiative appartient au fonctionnaire qui doit formuler sa demande par écrit en recommandé avec accusé de réception. Attention, l’intention de quitter son poste de manière définitive doit être clairement exprimée.
L’inspecteur d’académie ou le recteur accepte ou refuse la requête de l’agent. L’administration dispose d’un délai de 4 mois pour rendre son verdict et détermine la date à laquelle le fonctionnaire sera libéré. Comme toujours, l’Éducation nationale tient compte de l’intérêt du service pour motiver sa décision.
Bon à savoir :
L’adage « qui ne dit mot consent » ne s’applique pas pour la démission. Si l’administration ne réagit pas, vous serez contraints de renouveler la procédure. Ne vous avisez pas de quitter votre poste avant d’avoir obtenu le feu vert, vous vous exposeriez à des sanctions disciplinaires.
3 – L’administration peut-elle rejeter ma demande ?
Aussi incroyable que cela puisse paraitre, la réponse est oui. L’Éducation nationale invoque souvent la nécessité de service.
4 – Si ma démission n’est pas acceptée, ai-je un recours ?
En cas de refus, le fonctionnaire a la possibilité de porter sa requête devant la commission administrative paritaire.
5 – Comment faire si je suis contractuelle ?
En CDD ou en CDI, la procédure reste la même que les enseignants titulaires. La seule différence concerne le préavis. Je vous invite à consulter le tableau ci-dessous pour prendre connaissance de vos obligations :
Ancienneté de service inférieure à 6 mois | 8 jours |
À partir de 6 mois jusqu’à moins de 2 ans | 1 mois |
À partir de 2 ans | 2 mois |
Exemple : vous devez effectuer un préavis de 2 mois, votre demande de démission est reçue le 6 janvier, votre préavis débute le 7 janvier et s’achève le 6 mars. Vous quittez l’EN le 7 mars au soir.
6 – Comment faire si je suis stagiaire ?
Avant la signature du procès-verbal d’installation : si vous refusez la signature de votre PV d’installation, vous perdrez le bénéfice du concours. Cela ne s’apparente pas à une démission.
Après la signature du procès-verbal d’installation : la procédure est la même que les titulaires. Vous envoyez votre lettre en recommandé avec accusé de réception à l’inspecteur d’académie ou au recteur. Vous indiquez la date à laquelle vous souhaitez partir en tenant compte d’un mois de préavis.
7 – Quelles sont les conséquences de la démission ?
L’enseignant est radié des cadres et perd son statut de fonctionnaire et comme dans une célèbre émission télé : la sentence est irrévocable.
8 – Quels sont les documents administratifs fournis par l’Éducation nationale ?
Contrairement aux salariés du privé, l’Éducation nationale n’a aucune obligation de vous remettre un certificat de travail et un solde de tout compte. Toutefois, vous pourrez toujours en faire la demande, car vous en aurez besoin pour vous inscrire à France travail.
9 – Puis-je m’inscrire à France travail ?
S’inscrire à France travail est la première démarche à entreprendre, même si la démission n’ouvre pas de droits à l’aide au retour à l’emploi. Cependant, au bout de 4 mois l’instance paritaire régionale de France travail peut sous certaines conditions réexaminer votre dossier. Cette instance est composée de représentants syndicaux et patronaux. Vous devrez fournir la preuve que vous recherchez activement un emploi.
Certaines démissions dites légitimes font l’objet d’une prise en charge immédiate par France travail.
10 – Démission Éducation nationale : et après ?
Tellement de choses ! Tout dépend de vous et de vos envies. Vous avez fait le plus dur, quitter un travail qui ne vous convenait plus. Cela témoigne d’une grande détermination et d’un sacré courage.
Voici tout de même quelques pistes :
Et si vous êtes complètement perdues, je vous engage à réaliser un bilan de compétences. Ainsi, vous apprendrez à mieux vous connaitre et prendrez conscience de vos compétences, de vos forces et de vos talents. Vous repartirez avec un plan d’action réaliste et réalisable.
11 – Puis-je réintégrer la fonction publique ?
Oui, mais vous devrez repasser les concours de la fonction publique ou être embauchée en tant que contractuelle.
12 – Puis-je envisager autre chose que la démission ?
La démission doit venir en dernière intention. Si vous avez un projet professionnel qui tient la route, je vous conseille de tenter la rupture conventionnelle. Attention, faites-vite, le dispositif prendra fin le 31 décembre 2025 et ne sera probablement pas renouvelé.
Un autre dispositif qui peut vous éloigner quelques temps de l’Éducation nationale : la disponibilité. De droit ou sur autorisation, celle-ci vous permet d’envisager une reconversion professionnelle en douceur.
Toutefois, si vous souhaitez rester fonctionnaire et travailler temporairement hors de votre corps d’origine, le détachement semble tout indiqué.
13 – Quel sera l’impact sur ma retraite ?
Les fonctionnaires conservent leurs droits à pension de retraite de la fonction publique s’ils ont à leur actif au moins 2 ans de services.
En conclusion, démissionner de l’Éducation nationale est une démarche qui nécessite une réflexion approfondie et de l’anticipation. Avant de claquer la porte, je vous recommande chaudement de vous faire aider pour préparer l’après. Que voulez-vous faire après avoir quitté votre travail ? Quelles démarches entreprendre ? Quelles sont vos envies et vos motivations ? C’est ce que l’on voit ensemble au cours de mes séances de coaching. Pour en discuter, réservez votre appel découverte.