Épuisement professionnel des enseignants : savoir repérer les signes

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Apprendre à reconnaître les symptômes pour dire stop

C’est simple, vous ne vous reconnaissez plus. Votre entourage est complètement désarçonné par votre attitude. Vous qui êtes habituellement si souriante et dynamique, vous êtes triste, épuisée et indifférente à tout. Plus rien ne semble vous atteindre.

L’enthousiasme dont vous faisiez preuve autrefois en parlant de votre profession a disparu. C’est bien simple, la seule idée d’aller à l’école vous donne la nausée. Pourtant votre boulot vous l’aimez et comme chaque année, vous vous donnez à fond pour vos élèves. Vos proches ont beau vous prévenir qu’il serait peut-être temps de lever le pied, vous vous épuisez à la tâche. Il s’agit d’une simple fatigue, vous vous ressourcerez pendant les vacances.

Sans vouloir vous froisser, je crois que vous êtes dans le déni. Ce n’est ni du stress lié au travail ni une dépression. Vous présentez tous les symptômes du burn-out.

Vous avez oublié depuis longtemps ce qu’était un sommeil réparateur. Vos nuits sont réduites à peau de chagrin :

  • difficultés d’endormissements ;
  • réveils nocturnes ;
  • cauchemars ;
  • insomnies ;
  • sueurs nocturnes.

Le manque de repos commence cruellement à se faire sentir. Votre niveau d’énergie est au plus bas et les journées vous semblent interminables. Vous ne rêvez que d’une chose : dormir. Pourtant vous n’avez pas le choix, car du tonus il en faut pour gérer votre classe ! Malgré votre état d’épuisement, vous tenez coûte que coûte. Impossible de lâcher vos élèves et vos collègues.

L’épuisement physique est un des tout premier signe du burn-out. Ainsi, je suis presque certaine que vous souffrez de maux divers et variés :    

  • douleurs de dos ;
  • maux de ventre ;
  • nausées ;
  • vomissements ;
  • migraines ;
  • malaises ;
  • etc.

Parlons maintenant de votre alimentation. Depuis combien de temps n’avez-vous pas fait un vrai repas ? Cette boule à l’estomac ne vous empêche-t-elle pas de vous nourrir correctement ? Combien de kilos avez-vous perdu ces dernières semaines ?

Vous n’avez plus aucune prise sur vos ressentis. À la moindre remarque, vous fondez en larme. Le matin, vous pleurez dans votre voiture en vous rendant à l’école.

Vous pouvez rentrer dans des colères noires. Une vraie cocotte-minute ! Cette soudaine irritabilité déconcerte votre entourage. Vos proches ne savent plus comment vous parler.

En revanche, vous êtes totalement indifférent(e)s à ce que peuvent ressentir les autres. Votre bienveillance et votre empathie ont laissé place à un grand vide émotionnel. Vous vous sentez comme détaché(e)s. C’est ce que l’on nomme la dépersonnalisation. C’est un trouble souvent associé au burn-out.

Vous appréhendez vos journées à l’école. Vous faites un véritable rejet de tout ce qui touche à la sphère professionnelle :

  • construire des projets ;
  • organiser des sorties ;
  • préparer votre classe ;
  • corriger les cahiers ;
  • aider les élèves ;

Vous êtes carrément démotivé(e)s. Tout ce qui vous animait auparavant n’a plus aucun sens. Vous n’avez plus envie de vous impliquer dans la vie de l’école. De toute façon, vous n’avez jamais aucun remerciement. Ce manque de reconnaissance vous affecte beaucoup. Vous finissez même par douter de vos compétences.

Vous venez au travail parce qu’il le faut, mais depuis combien de temps n’avez-vous pas pris de plaisir à être en classe ? Vous vous désintéressez de vos élèves. Vous n’avez plus ni la force ni la patience de répéter inlassablement les mêmes choses. Tant pis pour les plus fragiles. Ils s’en sortiront tout aussi bien sans vous.    

Vous avez du mal à mettre de l’ordre dans vos idées. Vous cherchez vos mots. Suivre une conversation et y participer vous demande un effort surhumain. Chaque réunion est un cauchemar.

La lecture a toujours été un plaisir. Impensable de vous endormir le soir sans avoir lu quelques pages. Pourtant, en ce moment, vous seriez bien en peine de faire le résumé du roman qui se trouve sur votre table de nuit. Vous êtes obligé(e)s de revenir plusieurs fois sur le même passage avant d’en comprendre le sens. Chaque soir, vous reprenez sur ce que vous avez lu la veille, car vous avez tout oublié.

Il faut vous rendre à l’évidence, impossible de vous concentrer et de mémoriser quoi que ce soit !

Si vous pouviez vous cacher dans un trou de souris, vous le feriez volontiers. Fuir les autres est presque vital. Le bruit et les conversations de la salle des maîtres mettent vos nerfs à rude épreuve. À l’heure du déjeuner, vous vous isolez dans votre classe. Vous préférez être seule et au calme. Vous n’avez envie de discuter avec personne.

Vos amis subissent le même sort. Avoir une vie sociale en ce moment est au-dessus de vos forces. Vous n’avez pas le cœur à rire. Vous ne souhaitez pas qu’ils vous voient dans cet état. Vous avez bien conscience que quelque chose ne va pas, mais vous refusez d’en parler. Montrer ses failles et ses faiblesses, très peu pour vous.

Ce repli sur soi affecte votre famille. Votre mari, vos enfants ou vos parents ne comprennent pas ce besoin d’isolement. Ils sont inquiets pour vous, mais ignorent comment vous aidez.

Moi, je le sais. Je l’ai vécu. L’unique solution est de dire Stop ! 

Le burn-out professionnel n’est pas une fatalité. Il peut être évité à condition de savoir repérer tous les signes avant-coureurs. Si vous ressentez plusieurs de ces symptômes, c’est que vous êtes au bord du gouffre. Il est encore temps de faire un pas en arrière. Consultez sans plus attendre un professionnel de santé. Il vous prescrira un arrêt maladie et croyez-moi, vous en avez besoin.

2 commentaires

    1. Bonjour Gilles,
      Si vous avez réussi à identifier les symptômes du burn-out, alors il est temps pour elle d’agir : arrêt de travail, suivi psy, etc. Le conjoint est souvent le premier spectateur impuissant de la descente aux enfers. je suis certaine que vous serez d’un soutien sans faille et je vous souhaite à tous les deux beaucoup de courage.

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